Bleu vertical
Installation sur la montagne de l’Arpille qui domine mon atelier.
Tentative de dialogue avec la montagne.
Lien entre le ciel et la terre.
Des pierres blanches, informes, inorganisées, sur lesquelles je pose d’une manière rigoureuse des stèles bleues, alignées en 7 rangées de 7.
Mon langage de géométrie bleue et le langage des pierres blanches, rien de plus.
Il ne faut pas abîmer les pierres ; il ne faut pas que mes stèles soient écrasées par la montagne.
Un film, réalisé par Michel Schneider a fait tourner la caméra autour des stèles immobiles et montré les changements de la lumière sur l’émail bleu.
Le bleu est une couleur immatérielle. Ces bleus sont issus de la force du feu.
On peut se poser la question : où est la création ? A quel moment se situe la création ?
Est-ce dans le positionnement sur la montagne ? Est-ce au moment de la décision de réaliser un tel projet ? Est-ce dans les images qui ont circulé ? Quel sens cela a-t-il ? Pourquoi faire cela ?
L’idée, ou le projet, s’appuie sur les expériences antérieures et sur ce que je connais des possibilités matériaux que je travaille.
La réalisation se passe sur plus d’une année.
Faires réaliser par d’autres, comme cela se fait dans l’art dit «contemporain», enlèverait tout sens et toute valeur à ce travail.
Chaque acte des fabrications : dessins, moulages, estampages, séchage des pièces sans qu’elles ne se fendent ni ne se déforment, composition des émaux, pose des émaux, positionnement dans les fours, conduite des cuissons, transport, tracés et prises de niveaux sur la montagne, scellements, prises d’images, etc... doit être précisément et parfaitement maîtrisé.
J’accepte et je recherche certains imprévus ; déformations, traces dans les fabrications, coups de flammes, dépôts de cendres... La maîtrise doit garder une liberté, et de ces imprévus naissent de nouvelles pistes.
Après la cuisson, le bleu existe dans le four, il est dans l’obscurité et en fait il n’existe pas tant que je n’ai pas enlevé les briques qui obturent la porte, que la lumière ne l’a pas touché, et que mes yeux et mon esprit n’ont pas constaté qu’il est présent, tel que je l’ai imaginé ou espéré, ou bien autrement...
Après des années, j’ai oublié les questions ou les problèmes céramiques posés par cette installation.
L’installation a été enlevée, et les stèles dispersées...
Reste les souvenirs des actes, des images et du plaisir…
Extraits du livre "8 Artistes et la Terre", éditions ARgile
Tentative de dialogue avec la montagne.
Lien entre le ciel et la terre.
Des pierres blanches, informes, inorganisées, sur lesquelles je pose d’une manière rigoureuse des stèles bleues, alignées en 7 rangées de 7.
Mon langage de géométrie bleue et le langage des pierres blanches, rien de plus.
Il ne faut pas abîmer les pierres ; il ne faut pas que mes stèles soient écrasées par la montagne.
Un film, réalisé par Michel Schneider a fait tourner la caméra autour des stèles immobiles et montré les changements de la lumière sur l’émail bleu.
Le bleu est une couleur immatérielle. Ces bleus sont issus de la force du feu.
On peut se poser la question : où est la création ? A quel moment se situe la création ?
Est-ce dans le positionnement sur la montagne ? Est-ce au moment de la décision de réaliser un tel projet ? Est-ce dans les images qui ont circulé ? Quel sens cela a-t-il ? Pourquoi faire cela ?
L’idée, ou le projet, s’appuie sur les expériences antérieures et sur ce que je connais des possibilités matériaux que je travaille.
La réalisation se passe sur plus d’une année.
Faires réaliser par d’autres, comme cela se fait dans l’art dit «contemporain», enlèverait tout sens et toute valeur à ce travail.
Chaque acte des fabrications : dessins, moulages, estampages, séchage des pièces sans qu’elles ne se fendent ni ne se déforment, composition des émaux, pose des émaux, positionnement dans les fours, conduite des cuissons, transport, tracés et prises de niveaux sur la montagne, scellements, prises d’images, etc... doit être précisément et parfaitement maîtrisé.
J’accepte et je recherche certains imprévus ; déformations, traces dans les fabrications, coups de flammes, dépôts de cendres... La maîtrise doit garder une liberté, et de ces imprévus naissent de nouvelles pistes.
Après la cuisson, le bleu existe dans le four, il est dans l’obscurité et en fait il n’existe pas tant que je n’ai pas enlevé les briques qui obturent la porte, que la lumière ne l’a pas touché, et que mes yeux et mon esprit n’ont pas constaté qu’il est présent, tel que je l’ai imaginé ou espéré, ou bien autrement...
Après des années, j’ai oublié les questions ou les problèmes céramiques posés par cette installation.
L’installation a été enlevée, et les stèles dispersées...
Reste les souvenirs des actes, des images et du plaisir…
Extraits du livre "8 Artistes et la Terre", éditions ARgile