Carole Andréani // 1997
Dejonghe est à la recherche de l'envers de la lumière. ll joue avec les frontières.
Les Terres Gelées, volumes cubiques de porcelaine épaisse vitrifiée, chaotique, sont travaillées d‘ombres et de lumières par la photographie qui nousrévèle ainsi son caractère sauvage, méconnaissable. Dans toute la série des Plissements du Verre, dans les Cercles, dans la Ligne de crête, les sculptures sont traversées d'une sorte de membrane sinueuse de verre. Dejonghe se trouve sur cette ligne de démarcation incertaine qui sépare le volume d'ombre de la ligne de lumière, et tente sans cesse de passer a travers le miroir.
Se nourrissant d'une méditation sur la matière, son oeuvre a rompu avec l'univers de l'objet pour se concentrer sur celui de la minéralité, et sur les énergies mises en jeu par la fusion. ll se débarrasse de la question de la forme, en utilisant un langage très simple, universel et intemporel, de volumes denses, en général fondes sur le triangle, le cercle, les lignes verticales et horizontales. Au bout du raisonnement, la forme disparait. ll considère le matériau comme un lieu poétique, sauvage, "un champ de possibles". Et un support d'expérimentations.
Son oeuvre est une errance à la frontière de la réflexion scientifique et de l'art. C'est ce qu'il nous dit avec sa sculpture La Ligne indécise, crée pour |'exposition de Dunkerque, longue forme de verre aléatoire, avançant à l'horizontale dans l'espace.
Lorsque le regard y plonge, il se perd dans une nébuleuse opaque et blanche, vertige de promesse de transparence non tenue, angoissante comme certains fonds marins. Pas d'ombre ici. Sans cesse, le plein est menace par le vide.
Carole Andréani, Revue de la Céramique et du Verre - Juillet 1997
Les Terres Gelées, volumes cubiques de porcelaine épaisse vitrifiée, chaotique, sont travaillées d‘ombres et de lumières par la photographie qui nousrévèle ainsi son caractère sauvage, méconnaissable. Dans toute la série des Plissements du Verre, dans les Cercles, dans la Ligne de crête, les sculptures sont traversées d'une sorte de membrane sinueuse de verre. Dejonghe se trouve sur cette ligne de démarcation incertaine qui sépare le volume d'ombre de la ligne de lumière, et tente sans cesse de passer a travers le miroir.
Se nourrissant d'une méditation sur la matière, son oeuvre a rompu avec l'univers de l'objet pour se concentrer sur celui de la minéralité, et sur les énergies mises en jeu par la fusion. ll se débarrasse de la question de la forme, en utilisant un langage très simple, universel et intemporel, de volumes denses, en général fondes sur le triangle, le cercle, les lignes verticales et horizontales. Au bout du raisonnement, la forme disparait. ll considère le matériau comme un lieu poétique, sauvage, "un champ de possibles". Et un support d'expérimentations.
Son oeuvre est une errance à la frontière de la réflexion scientifique et de l'art. C'est ce qu'il nous dit avec sa sculpture La Ligne indécise, crée pour |'exposition de Dunkerque, longue forme de verre aléatoire, avançant à l'horizontale dans l'espace.
Lorsque le regard y plonge, il se perd dans une nébuleuse opaque et blanche, vertige de promesse de transparence non tenue, angoissante comme certains fonds marins. Pas d'ombre ici. Sans cesse, le plein est menace par le vide.
Carole Andréani, Revue de la Céramique et du Verre - Juillet 1997